Les fours à goémon
Toujours orientés Nord-Sud, les fours à goémon étaient plus d'une vingtaine le long de la côte de Kerlouan. Les fours à géomon étaient repartis entre plusieurs goémoniers.Certains fours à goémon sont encore visibles, quatre de ceux-ci ont été réhabilités par des associations locales. On peut les voir le long des sentiers "Entre terre et Mer", "A Dreuz" et "Neiz Vran".
On ne peut pas parler des fours à goémon sans en retracer l’historique.
L'industrie du verre commence dans l'antiquité. Le verre aurait été découvert accidentellement par les égyptiens, sa fabrication nécessite la participation de 3 éléments de base:
- La silice 70%,
- La chaux 15%,
- La soude de potasse 15%.
C'est cette dernière qui va nous intéresser; non pas la soude caustique ( Na oH ) mais la soude douce (Na2C03), encore appelée carbonate de sodium, nos fameux pains de soude.
Au moyen age, cette soude provient des cendres de bois: hêtre principalement; mais aussi des fougères. Au 16eme siècle, l’industrie utilise une nouvelle source; il s'agit principalement de plantes littorales: les salicornes.
Fin du 17eme, les verriers se sont mis à utiliser des cendres d'algues et dès le début du 18eme, la coupe et le brûlage s'organisent sur les côtes.
Dès le début du 18eme, la loi permet le brûlage sur l'ensemble du littoral. On peut penser que cette période correspond à la réalisation de nos fours à goémon, on en comptera pas moins d'une vingtaine à kerlouan.
Fin du 18eme, cette industrie périclite suite à un nouveau procédé à partir du sel marin. Le renouveau de l'activité, au début du 19eme, se fera par la découverte de l'iode. Cette découverte fait apparaître la richesse des laminaires en iode. Notre secteur est le plus grand producteur de laminaires en Europe.
L'iode est un antiseptique. Il est utilisé sous forme de teinture d'iode lors des grands conflits et pour son action sur le goitre notamment.
En 1824 la France produit 120 Kg d'iode.
En 1861 la production passe à 60 tonnes.
Cette dernière valeur, 60 tonnes, est restée à peu près constante jusqu'en 1955 date à laquelle on verra le dernier four en action.
Après la découverte de l'iode, on découvre l'acide alginique (algine) dont la production à grande échelle se situe vers 1930. Actuellement, les alginates représentent le produit principal issu des algues en Bretagne, soit 1800 tonnes. La gamme d'utilisation de ces alginates est très vaste:
- épaississant.
- produits pharmaceutiques.
- industrie textile.
- industrie du papier.
- peintures.
- électrodes
- traitement des eaux.
Après l'extinction des fours à goémon, le relais est pris par les industriels qui achètent les laminaires en vert, dès leur cueillette.
Aujourd'hui l'association des Pêcheurs Plaisanciers du Pays Pagan fait revivre l'activité de brûlage du goémon.
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